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K#17 Comment piloter la Fédération qui transforme les piétons·nes en cavaliers·ères ?

Image de l'épisode 17 du podcast, portrait de Frédéric Bouix et verbatim : Délégué général, c'est un beau métier et il nous appartient de le faire connaître.

Comment piloter la Fédération qui transforme les piétons·nes en cavaliers·ères ?

Comment transformer son rapport moral en un outil de communication viral ? Comment diversifier ses ressources ? Comment manager une équipe de 150 permanents·es ? Comment animer une communauté de 9 500 adhérents·es ?

Avec Frédéric Bouix, Délégué général de la Fédération Française d’Équitation

Frédéric fait partie de l’équipe permanente de la Fédération Française d’Équitation depuis 19 ans. Il en est devenu le Délégué général il y a 7 ans. Frédéric est aussi le Président de la Fédération Internationale de Tourisme Équestre.

La Fédération Française d’Équitation est la 3e Fédération Olympique Sportive Française en nombre de licenciés·es et c’est aussi la première en nombre de féminines. C’est énorme !

Le siège de l’association est situé au Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron (41). Dans un écrin de 400 hectares, il accueille chaque année la plus grande manifestation équestre au monde en termes de participants·es : les Championnats de France sessions Club et Poney. Un équipement unique en Europe !

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« Au départ en retraite du Directeur général de la Fédération, une Direction bicéphale a été mise en place pendant un an et c’est à ce moment-là que le poste de Délégué·e général·e a été créé. Personne ne connaissait ce terme, c’était une grande inconnue aussi bien pour les élus·es et les permanents·es. Je suis le premier Délégué général de la FFE, depuis 2012. »

Réaction de Claire

« Le métier de DG n’est pas encore très connu. Cela fait partie de notre métier même de faire comprendre à nos parties prenantes tout ce que nous pouvons apporter à une organisation non-profit. Toutes les compétences spécifiques de ce poste. »

« C’est un beau métier et il nous appartient de le faire connaître ! »

Dans cet épisode, vous découvrirez :

  • Comment manager une équipe permanente de 150 personnes,
  • Comment est structurée la Gouvernance de la Fédération,
  • Quelle est sa stratégie d’impact et son modèle économique,
  • Quelle est la maturité numérique de la FFE,
  • Quels sont les challenges de Frédéric en tant que Délégué général,
  • Quelles sont les actions de la Fédération à l’international.

Les chiffres clés de la Fédération

  • 620 000 licences en 2019,
  • 1 500 000 personnes pratiquant l’équitation, à cheval ou à poney, toute l’année,
  • 6 000 poney-clubs et centres équestres partout en France,
  • 3 500 organisateurs·rices d’activités équestres type concours, associations de cavaliers·ères et meneurs·euses,
  • Soit 9 500 groupements sportifs adhérents de la Fédération,
  • 150 permanents·es,
  • 1 000 élus·es bénévoles dans les instances à tous les échelons territoriaux,
  • 10 000 officiels·les de compétition (par exemple les « juges et arbitres »), bénévoles, investis·es tous les week-ends.

Management de l’équipe permanente

  • 150 permanents·es basés·es principalement au siège, une quinzaine de personnes basées à l’antenne de Boulogne-Billancourt,
  • La plupart des actions et travaux sont organisés au siège, sur le Parc équestre fédéral, en régie directe,
  • Des métiers de siège : adhésion, compétition, formation, tourisme équestre, service juridique, communication et services supports,
  • Des métiers en lien avec l’exploitation du parc équestre : hôtellerie, restauration, évènementiel, travaux d’exploitation et de maintenance etc.,
  • Plusieurs petites unités de travail, sur des métiers très spécifiques avec des Directeurs·rices et Responsables de services, pas de service pléthorique,
  • Une équipe de Direction de 15 personnes, avec les Directeurs·rices et Responsables de services, qui se réunit une fois par semaine pour échanger sur l’actualité de la Fédération, préparer/suivre les réunions des élus·es et communiquer sur le quotidien de chacun·e. Durée : 1h30 max.

La Gouvernance

Le siège social de la Fédération a été délocalisé de Paris en région, pour être implanté dans le milieu même où évolue l’équitation. Pour une Fédération accessible à ses adhérents·es, sur le site de Lamotte-Beuvron.

 L’Assemblée générale

  • Les membres actifs·ves votent, ce sont les clubs adhérents. Choix fait en 2010 et qui fait partie des modèles, qui sera certainement généralisé.

 « Nous sommes l’une des rares Fédérations sportives où les 9 500 clubs et acteurs·rices de l’équitation adhérents·es sont membres actifs·es et participent directement à la Fédération par un vote direct. Ce sont eux qui élisent les instances de Gouvernance de la Fédération. Dans les autres Fédérations, c’est plutôt un système de grands·es électeurs·rices avec des élections locales, régionales et nationales. »

  • L’AG est le moment du vote des résolutions, par vote électronique.

 « Lorsque l’AG a lieu à distance, la question du temps d’échanges, de débat se pose. Ce temps d’échange est organisé sous d’autres formes toute l’année, en amont de l’AG : colloques, congrès fédéraux, séminaires. Une AG dématérialisée, mais des temps d’échanges démultipliés tout au long de l’année, au national ou en régions. »

Les domaines de compétences et attributions des Fédérations sportives

  • Délégation de service public de l’État, particularité du modèle sportif français avec des fédérations agréées ou délégataires,
  • Interlocuteur du Ministère des Sports pour l’organisation d’un sport donné,
  • Permet d’édicter les règles techniques de ce sport,
  • De sélectionner les équipes de France pour participer aux grandes échéances internationales,
  • De bénéficier de CTS, les cadres techniques.

   Le Comité fédéral

Composé des 30 élus·es et du Président de la Fédération. Réuni en présentiel 3 à 4 fois par an à Boulogne-Billancourt.

 « 76% du Comité sont des Administratrices, à l’image des Dirigeants·es des établissements équestres et de la pratique de l’équitation en France. »

Le Bureau fédéral

Il se réunit plus souvent, 1 fois / mois en moyenne, et intervient pour le suivi des décisions du Comité fédéral. Composé de 12 personnes.

Les Grands congrès avec les clubs

« L’Olympisme est présent partout. Le rythme des organisations sportives est calqué sur le rythme des Jeux Olympiques, dont dépend la Fédération. Nous sommes une Fédération de JO d’été. Nos instances dirigeantes doivent être renouvelées dans les 6 mois qui suivent la fin des JO. Les mandats de nos élus·es sont de 4 ans. »

Réflexion sur le métier de Délégué général

« Ce qui me plait le plus dans le métier de Délégué·e général·e, c’est la diversité des missions, la richesse des sujets. Je n’ai jamais eu l’impression de faire le même métier ! Quand on prend de l’expérience, on fait les choses différemment. On touche à des secteurs très différents dans une même journée et nous avons la chance d’avoir ce fabuleux Cheval. J’apprécie la richesse des thèmes, des sujets et des gens que l’on est amené à rencontrer. »

Les challenges de Frédéric à sa prise de fonction

  • Finaliser la délocalisation du siège à Lamotte-Beuvron,
  • Internaliser de nombreux services auparavant prestés,
  • Renforcer toujours plus le service au adhérents·es et garantir leur satisfaction.

« Ces dernières années, nous avons fini de réunir la famille pour internaliser nos prestations et donner surtout un service de qualité global à nos adhérent·es, qui sont les centres équestres et poney-clubs. Sans eux, il n’y aurait pas d’équitation en France. Nous sommes à leur service. »

Modèle économique de la Fédération

  • Peu de subventions de l’État, la Fédération est relativement autonome : seulement 3% de ressources de l’État à travers une convention d’objectifs,
  • 620 000 licences délivrées : c’est la majeure partie des recettes,
  • Organisation des compétitions et évènements,
  • Sponsoring et vente de produits additionnels comme la Boutique FFE.

Comment faire évoluer le modèle économique

  • Les subsides de l’État sont appelés à disparaitre à moyen terme,
  • Diversifier les produits dans l’offre autour du cheval,
  • Exploiter le Parc équestre fédéral à Lamotte-Beuvron,
  • Renforcer le sponsoring et le mécénat.

« Nous avons pour projet de créer le fonds de dotation de la FFE. Avec 4 axes : la partie sportive et l’accompagnement des sportifs·ves, le bien-être animal, le versant médico-social et l’éducation. »

[NDLR : le lancement du fonds de dotation a été reporté en raison de la crise sanitaire.]

  • Amélioration du service et maintien des tarifs

« Le montant des cotisations, des licences et, en général, des prix de la Fédération, reste le même depuis 1987. Dans le même temps, le bouquet de services intégrés s’est élargi. C’est un engagement fort des Dirigeants·es successifs·ves de la Fédération. Le but, c’est d’augmenter la pratique. »

Les outils de Frédéric

  • Messageries instantanées avec l’interne et l’externe

« J’essaye, avec les collaborateurs·rices, d’être toujours dans la réactivité que je leur demande et que je m’impose aussi vis-à-vis d’eux. »

  • Outils de pilotage propres à la Fédération, développés en interne sur les statistiques assez poussées des licences etc.

« La Fédération est fortement digitalisée, depuis très longtemps : elle était, avant Internet, sur le Minitel ! Nous étions une des rares Fédérations à délivrer nos licences via Minitel. Aujourd’hui, une licence souscrite dans un club, c’est une licence prise instantanément à la Fédération, pas de temps de latence. »

  • Une stratégie de digitalisation poussée

« Tout ce que nous avons digitalisé a été un gain de temps, d’efficacité et de fiabilité. Nous avons transformé les gains, y compris économiques, en actions de terrain. nous avons supprimé l’ensemble des tâches récurrentes, administratives qui pèsent sur le quotidien. Les personnes sont toujours là, mais leurs missions ont changé. »

Stratégie d’impact de la Fédération

  • Le pitch

« La mission de la Fédération, c’est de transformer les piétons·nes en cavaliers·ères. La Fédération a aussi un rôle central dans l’organisation de la filière avec la mise en relation du public et des professionnels·les qui gèrent et génèrent l’activité. C’est aussi notre travail quotidien de vérifier que l’environnement règlementaire, législatif permette la libre entreprise, encadrée, avec le moins de barrière néfaste possible. »

  • Comment y parvenir

Avant de penser à la visibilité de la France dans les grandes échéances internationales, commencer par le début, à travers l’apprentissage de l’équitation : en sensibilisant, en formant de nouveaux cavaliers·ères.

« Le coeur de la Fédération, c’est de faire que l’équitation existe. Il y a aussi tout un travail de popularisation, pour rendre l’équitation accessible. « 

  • Les menaces

o  La réforme fiscale avec l’augmentation du taux de TVA,

o  La modification des rythmes scolaires,

o  La concurrence des autres loisirs, sports et activités notamment digitales.

  • Les opportunités de développement

o  Développer encore davantage cet aspect éducatif du cheval,

o  Développer les aspects de soin, d’insertion, de thérapie avec le Cheval.

« Nous avons recruté, il y a trois ans, un cadre de santé pour développer le secteur Cheval et diversité. Pour fédérer et modaliser, au sein de la Fédération, l’ensemble des projets en direction d’établissements médico-sociaux et de soins. »

o  Développer les activités d’équithérapie, de bien-être du Cheval,

o  Aller vers des publics structurés, comme le scolaire, le tourisme équestre,

o  Contribuer à préserver le cheptel équin français et protéger le Cheval.

« S’il n’y avait pas de Fédération d’Équitation, il n’y aurait plus de chevaux en France. L’équitation permet de préserver le cheptel équin français, en dehors des activités de courses qui concernent 100 000 équidés sur une population d’un million. »

L’évènement signature en dehors des JO

Ce sont les Championnats de France d’équitation Poney et Clubs

  • Organisés tous les ans au mois de juillet à Lamotte-Beuvron,
  • C’est presque 2 fois 8 000 cavaliers·ères, 25 000 visiteurs par jour et plus de 2 000 clubs différents. Ce sont deux sessions de 10 jours de compétition.

« C’est le plus grand rassemblement équestre au Monde, inscrit au Guinness des records. C’est l’évènement phare et il guide la saison sportive des cavaliers·ères qui se préparent toute l’année. Mais aussi l’action pédagogique des clubs. Cela crée une dynamique sur tous les territoires. »

Comment faire encore mieux ?

« Ce qui a changé la donne, c’est que la Fédération s’est vraiment appropriée cet évènement, au fil du temps. Il était en partie externalisé. Il est internalisé depuis 6 ans et mobilise l’ensemble des équipes de la Fédération d’une façon ou d’une autre. »

Livrable signature

C’est le film des actions, le rapport moral en images qui retrace les axes forts de l’année : il permet de se rendre compte de ce qu’est la Fédération, c’est comme une infographie vidéo.

« Nous nous rendons compte, au fil du temps, que les gens conservent le film. On le retrouve plus facilement et il est plus facile à lire qu’un rapport moral écrit. »

Comment animer une si importante communauté

  • Le multi canal !,
  • La présence locale sur les territoires, en contact avec les clubs,
  • Les cadres techniques qui sont en contact avec les acteurs de la discipline,
  • Les élus·es du Comité fédéral qui ont chacun une spécialité ou un territoire de prédilection,
  • Les réunions physiques thématiques toute l’année, comme le Congrès poney,
  • Les échanges lors des championnats, organisées au Parc équestre, siège de la FFE.

La FFE et les relations internationales

  • Un plaidoyer à l’échelle européenne,
  • Des enjeux sportifs : « La France est le premier organisateur de compétition internationale au monde. »,
  • La FFE est membre de la FEI qui organise les compétitions à l’échelle internationale,
  • Un modèle à la française : présentation et diffusion du modèle original français du « cheval partagé », avec une labellisation en France et à l’étranger.

« Le modèle du poney-club, du centre équestre où plusieurs personnes vont monter le même équidé, n’existe nulle part en Europe. Là où il existe, c’est quand ce modèle de club à la française, très prisé, a été décliné. Nous accompagnons les Fédérations partenaires dans le développement de réseaux de clubs à travers des labels. »

Le mot de la fin de Frédéric

« Je suis très heureux, encore merci de cette initiative, de faire partager l’expérience des Délégués·es généraux·ales, métier parfois inconnu, et de moins en moins grâce à votre émission. »

Prenez contact avec Frédéric

 « C’est avec plaisir que je répondrai aux sollicitations. »

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Merci pour votre écoute. Merci encore à Frédéric.

Je vous dis à bientôt pour découvrir les nouvelles pratiques des Assopreneurs·es !

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