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K#3 Comment piloter une fondation dans la santé reconnue d’utilité publique

Image montrant à droite le portrait de Nathalie Aulnette, souriante, Directrice de la Fondation APICIL contre la douleur, et à gauche, le titre de l'épisode #3 du podcast Kairosarium : "J'ai deux mots qui reviennent sans arrêt : essaimage et pérennisation!"

Nathalie Aulnette est Directrice de la Fondation APICIL contre la douleur depuis 2006. En 2013, elle est lauréate du Trophée des Femmes de l’économie dans la catégorie « Prix de l’entreprise responsable ». Nathalie a un long parcours dans le domaine du bénévolat.

Bénévole au sein de plusieurs associations, elle s’est intéressée en France aux personnes en fin de vie et aux personnes sans-abris pendant une quinzaine d’années. En Suède, Nathalie devient Présidente de l’Accueil International de Stockholm pendant près de 5 ans. À son retour en France, l’expérience de Nathalie au sein du non-profit l’amène naturellement à prendre la direction de la Fondation APICIL contre la douleur.

« Je voudrais parler à toutes les personnes qui sont bénévoles et leur dire que le bénévolat, ça a une vraie valeur. Notre pays, sans ses multiples associations, ne serait pas ce qu’il est. »

Dans cet épisode, vous découvrirez :

  • Quels sont les droits et devoirs d’une fondation reconnue d’utilité publique,
  • Comment fonctionne la Fondation APICIL contre la Douleur,
  • Comment est organisée sa Gouvernance,
  • Quelle est la posture de sa dirigeante,
  • Quels sont les facteurs clés de succès du métier et les outils utiles,
  • Comment Nathalie fidélise et implique ses bénévoles,
  • Comment la Fondation communique,
  • Et enfin comment rester innovant sans perdre sa vision.

Teaser de l’épisode #3 : découvrez en 2 mn l’outil fétiche de Nathalie pour être encore plus efficace au quotidien !

Fiche d’identité de la Fondation APICIL contre la douleur

La Fondation APICIL contre la douleur est reconnue d’utilité publique.

La mission de la Fondation : la Fondation APICIL contribue à l’amélioration de la prise en charge de la douleur et participe à l’introduction des techniques non médicamenteuses au cœur des soins.

Nathalie Aulnette est très engagée sur la mise en avant d’une approche plus globale du soin : ne pas considérer l’être humain uniquement sous l’aspect de sa pathologie. Elle évoque la composition et l’organisation particulière de la Fondation.

Chiffres clés de la Fondation

En France, il existe 4 800 fondations. Voici les chiffres clés de la Fondation APCIL contre la douleur :

  • 15 années d’existence, avec une création en 2004
  • + de 1 000 projets étudiés
  • 620 projets financés dans toute la France
  • 8,6 millions d’euros consacrés à la lutte contre la douleur
  • 130 retombées presse / an, presse généraliste et spécialisée

Comment fonctionne la Fondation ?

Quelle est la taille de l’équipe permanente ?

  • Nathalie a commencé seule en 2006 : la Fondation a été créée en 2004 mais a vraiment commencé son activité avec le recrutement de sa Directrice.
  • Équipe permanente de 2 personnes à temps plein très complémentaires : Nathalie à un profil financier et Fanny un profil plus juridique.

« On est deux salariées pour l’instant, mais on est plus que ça : la Fondation, c’est vraiment un Conseil scientifique et un Conseil d’Administration qui sont très impliqués. »

  • Depuis l’enregistrement de l’épisode, une troisième personne a intégré la Fondation afin de renforcer les actions et diversifier les projets, notamment le développement de l’appel aux dons.

« Il y a une façon de travailler qui est très importante : c’est autour du café dans la cuisine ! Ça vient compléter les réunions un peu plus officielles. »

 Comment s’organise le travail ?

  • Des missions très variées.

Beaucoup de discussions, d’échanges, de temps de partage dans un cadre souple.

« On contribue à créer des emplois nouveaux et différents en répondant à des besoins mal satisfaits : je suis très fière parce que je peux dire que tous les postes que nous avons financés sont pérennisés. Sauf pour l’art thérapie, il y a encore beaucoup de travail. »

Comment est organisée la communication ?

Comment communique-t-on au sein de la Fondation ?

  • Par les réseaux sociaux.
  • Avec la force de l’image, des films et des photos : films et photos réalisés pendant les soins, pour montrer les projets financés.
  • 1 newsletter avec un appel aux dons : 1 fois tous les 6 mois, jointe au magazine TEMPO d’APICIL et diffusée à 350 000 exemplaires diffusée sur les réseaux sociaux.
  • Les points presse réguliers, c’est la touche personnelle de Nathalie !
  • Le site web de la Fondation : www.apicil-fondation.org
  • Cadeaux utiles pour la cible de la Fondation :

o  Destiné aux soignants : réglette d’évaluation de la douleur distribuée à plusieurs centaines de milliers partout en France

o  Pour tout le monde, des pots de miel

« Je pense qu’il était très important de capitaliser sur les projets financés, leur suivi et leur pérennisation, sur les résultats. J’ai deux mots qui reviennent sans arrêt : c’est essaimage et pérennisation. »

 Les points presse de la Fondation

La Fondation s’est dotée d’une attachée de presse. C’est un moment important et privilégié pour faire du lien entre les différents acteurs :

  • Un point presse par mois, partout en France, dans un établissement qui accueille un projet.
  • Très utile pour financer un projet, l’occasion de parler d’un établissement, de valoriser les techniques.
  • Invitations presse, dossiers de presse pour donner de l’information : les journalistes reconnaissent maintenant la Fondation comme étant sérieuse et donnant de l’information.

« J’adore ces réunions [points presse] : car c’est le moment où se rencontrent des personnes qui ne se rencontrent pas. À cette occasion, très souvent, des Chefs d’établissement disent : « J’ignorais totalement qu’on faisait ça ici. »

 Quels sont les droits et devoirs d’une fondation Reconnue d’Utilité Publique :

La durée de la Fondation est illimitée, contrairement à une fondation d’entreprise.

Comment se finance-t-elle ?

  • 9 millions d’euros de dotation initiale financée par le Groupe APICIL.
  • Les intérêts permettent de financer les frais fixes : salaires, communication etc.
  • 762 000 € / an sont injectés dans la Fondation par le groupe APICIL.
  • Des dons complètent le financement : les dons en ligne sont possibles maintenant.

Si un jour, le Groupe APICIL décide de ne plus financer la Fondation, le fond initial doit permettre d’être autonome et de poursuivre l’activité. Ce fond initial est un don qui ne reviendra pas au Groupe APICIL.

Quels sont ses devoirs ?

  • Un rapport moral doit être rendu au Ministère de l’Intérieur.
  • Un rapport financier doit être rendu au Ministère de la Santé.
  • Un représentant de la Préfecture, délégué par le Préfet, est présent au Conseil d’Administration. Ce représentant de l’Etat est une caution pour la Fondation.
  • 4 Conseils d’Administration / an.
  • 4 Conseils Scientifiques / an, organisés à 18h30 le soir après la journée de travail, qui peuvent durer jusqu’à 22 ou minuit.

« On fait un conseil par mois : parce que moi, je crois qu’il faut se rencontrer, se connaître, se voir. »

 Quels sont ses droits ?

  • Elle peut notamment faire appel aux dons, qui sont défiscalisés.

Quelle est la Gouvernance de la Fondation :

La Fondation est composée d’un Conseil Scientifique

  • 15 personnes (statutaire) très impliquées : 12 médecins avec des spécialités différentes. Tous sont algologues (formés à la prise en charge de la douleur) ainsi qu’une philosophe, une psychologue, une infirmière.
  • Les professionnels de santé ont lu les dossiers avant de venir et doivent rendre des éléments. Il y a une obligation d’assiduité : si les membres s’absentent plusieurs fois, ils peuvent être exclus.

« Les professionnels de santé ont lu les dossiers de subvention avant de venir : j’y tiens beaucoup, ils doivent m’adresser, avant les Conseils, leur grille de critères remplie pour chacun des dossiers. Ce n’est pas la peine de venir s’ils ne l’ont pas lue. Et si on ne vient pas deux ou trois fois consécutives, on peut être exclu. »

  • Il y a un cadre, avec des règles afin d’assurer la continuité des travaux et le sérieux.

« Les règles doivent être claires. J’aime beaucoup les cadres, mais j’aime les cadres souples. » 

  • La richesse du Conseil Scientifique passe par les compétences transversales et les interactions des différents acteurs. Grâce à la Fondation, on dépasse les spécialités de chacun.

« D’habitude, les oncologues rencontrent des oncologues. Les pédiatres, des pédiatres, etc. Et ici, on fait vraiment du transversal. Et ça, c’est génial ! Une infirmière peut rencontrer des professeurs, des médecins, une philosophe, une psychologue, c’est merveilleux ! »

  • La parole est également répartie.

« Moi, j’adore les Conseils scientifiques, c’est extrêmement intéressant ! C’est un lieu de parole où chacun s’écoute. »

  • Les membres sont des personnes de la région, car il faut que les membres soient présents lors des réunions.
  • Tous les établissements sont représentés, de toutes tailles : publics, privés, grands, petits…

 Et d’un Conseil d’Administration :

  • Un bureau classique sans assemblée générale.

La posture de la dirigeante

Deux mots pour décrire le métier de directrice de fondation

« Variété, diversité : le fait que les actions soient multiples. »

 La touche personnelle de Nathalie, et sa zone de génie : un point presse tous les mois.

 Les facteurs clés de succès pour piloter une Fondation ?

  • Être ouvert au monde, curieux, s’intéresser à différents sujets.
  • Aller rencontrer différentes personnes, oser.
  • Se tenir à l’écoute des besoins émergeants pour innover.
  • Se tenir informer de l’évolution de la société en général.
  • Contacter d’autres responsables de fondations, faire du benchmark.
  • Aller souvent dans les congrès médicaux.

Quels sont les points à améliorer ?

  • Le suivi et le devenir des projets une fois financés, sur ce que devient le projet.
  • Calculer le nombre d’emplois créés et pérennisés grâce au soutien des projets financés.
  • Renforcer la recherche de fonds : auprès des entreprises, en organisant des évènements etc.

Comment continuer d’innover sans perdre sa vision ?

  • En faisant un aller-retour dans les documents fondateurs : en relisant les Statuts régulièrement.
  • En allant beaucoup dans les congrès, en rencontrant des médecins qui parlent des nouveautés (techniques, médicaments).
  • Grâce aux dossiers qui parviennent à la Fondation : ce sont des choses nouvelles à mettre en place, des projets qui n’existent pas encore.
  • En restant toujours sur le terrain !

« On est toujours dans l’innovation : on est toujours en train de chercher quels sont les besoins émergents pour essayer de les satisfaire. On est tout le temps à l’avance. Et en même temps, il ne faut pas oublier tout ce qu’on a déjà financé et ce que ça a donné. Il faut toujours trouver ce juste équilibre entre le futur et le passé. »

Un outil qui rend plus efficace ?

Système sur mesure avec ACCESS (Office 365) pour le suivi des dossiers.

L’essentiel en quelques mots ?

  • La transversalité, la communication entre des personnes d’horizons très variés.
  • L’innovation : allers-retours permanents entre le présent et l’avenir.
  • Relecture des statuts régulièrement

Comment contacter Nathalie ?

info @ fondation-apicil.org

LinkedIn profil Nathalie

LinkedIn page de la Fondation

www.fondation-apicil.org

Maintenant, c’est à vous !

  • J’espère que vous avez apprécié cet épisode ? Si oui, je vous invite à le partager avec votre réseau et à vous abonner pour que nous restions en contact.
  • Etes-vous impliqué·ée dans une association ou fondation ? Laquelle ?
  • Vous aussi, vous souhaitez partager votre expérience à la tête d’une fondation ou association ?
  • Je serais ravie d’avoir votre retour dans les commentaires. Discutons-en !

Merci pour votre écoute, et à bientôt pour être encore plus efficaces au quotidien !

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